Un rêve de jeunesse :
Sortie en famille. Je suis avec ma soeur et Pierre, affalés dans l'herbe, dans une sorte de parc public. De tout petits canaux, presque des ruisseaux d'eau claire, vive et transparente, parcourent le sol. L'herbe est très verte. Il y a des fontaines avec des jets très hauts. Nous sommes en Eretz Israël, qui est sensé être un autre pays qu'Israël, un sous-Israël, frontalier du principal (il y en aurait plusieurs). Soudain, je vois à quelques mètres de là mon grand-père paternel – il est mort en 1992 et censé être mort aussi dans ce rêve – en train de discuter avec Ralf. J'en reste tétanisé quelques secondes, puis je parviens à montrer ça à ma soeur, mais dès que j'en parle, mon grand-père et Ralf (ou plutôt le double de Ralf car le vrai Ralf est avec nous) se retournent et s'éloignent : en haut de mon champ de vision je vois le message typique de MSN indiquant que la personne à qui on parle est hors-ligne. Le contact avec mon grand-père, si c'en était un, est donc coupé. Ralf lui-même (le vrai) à qui je montre également son double et le fantôme de mon grand-père s'éloignant de nous, réagit avec une indifférence presque excessive, parlant d'une simple ressemblance... Je ressens que ça n'est pas normal. Je vais voir mes parents qui sont avec d'autres personnes de la famille, attablés à une terrasse – une longue table en bois, dans une cour ouverte sur la rue, peut-être. Ma mère s'amuse du fait que l'endroit angoisse mon père. Il me parle à voix basse des tours – il y a un certain nombre d'immeubles, presque des palais, assez hauts, avec des tours et tourelles – qui lui font peur, mais je ne comprends pas pourquoi il en a peur.
"Il y en aurait plusieurs"
En effet, il y a deux Israël, Adama Israël (la Jérusalem céleste) et Eretz Israël (la Jérusalem terrestre). J'ignorais cela à l'époque de ce rêve, et ne m'intéressais ni à Jérusalem ni au Ciel.
Le rêve se situe donc sur Terre mais j'y ai l'intuition qu'il y a autre chose ; un autre monde. Cet autre monde, dont nous sommes apparemment proches (géographiquement puisqu'en Israël mais peut-être aussi sur un plan temporel, la fin des temps approchant), laisse passer des fantômes, des transfuges, des visiteurs, en la personne de mon grand-père décédé mais aussi bizarrement de Ralf. Il est vrai que si le temps n'est qu'une illusion de la conscience, alors en même temps que nous vivons nos vies, nous sommes tous, déjà, dans l'Éternité ; celle du Ciel ou celle de l'Enfer.
"Ma mère s'amuse du fait que l'endroit angoisse mon père. Il me parle à voix basse des tours – il y a un certain nombre d'immeubles, presque des palais, assez hauts, avec des tours et tourelles – qui lui font peur, mais je ne comprends pas pourquoi il en a peur."
Les tours ont toujours représenté le pouvoir, la puissance, et donc la violence (l'architecture moyenâgeuse dans le rêve accentue encore cette analogie), mais également l'hubris humain (mythe de la tour de Babel). Ma mère symbolise apparemment (alors que dans la vraie vie elle est plutôt elle aussi dans la détestation du pouvoir) un certain esprit moutonnier, qui accepte le monde tel qu'il est, sans s'étonner de rien, ou qui s'amuse des peurs ou des préoccupations qu'il ne comprend pas. Mon père lui a peur de ces tours ; je ne sais pas, ou plus, ce qu'il me disait à leur sujet, mais on peut supposer qu'il comprenait ou ressentait le Mal qu'elles figuraient.
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A dream I made as a young man:
A family outing. I’m with my sister and Pierre, sprawled out on the grass in some kind of public park. Tiny canals, almost like little streams of clear, lively, transparent water, run through the ground. The grass is very green. There are fountains with very high jets of water. We are in Eretz Israel, which is supposed to be a different country from Israel – a sort of sub-Israel, bordering the main one (there are supposedly several). Suddenly, I see my paternal grandfather a few meters away – he died in 1992 and is supposed to be dead in the dream as well – talking with Ralf. I freeze for a few seconds, then manage to show my sister, but as soon as I speak of it, my grandfather and Ralf (or rather Ralf’s double, since the real Ralf is with us) turn around and walk away. At the top of my field of vision, I see the typical MSN message indicating that the person you're talking to is offline. The connection with my grandfather – if it was one – is thus severed. Ralf himself (the real one), to whom I show his double and my grandfather’s ghost walking away from us, reacts with almost exaggerated indifference, calling it just a resemblance... I feel that something is not right. I go see my parents, who are with other family members, seated at a terrace – a long wooden table, perhaps in a courtyard open to the street. My mother is amused by the fact that the place makes my father anxious. He whispers to me about the towers – there are several buildings, almost palaces, quite tall, with towers and turrets – which frighten him, but I don’t understand why.
"There are supposedly several"
Indeed, there are two Israels: Adama Israel (the celestial Jerusalem) and Eretz Israel (the earthly Jerusalem). I didn’t know this at the time of the dream, and I wasn’t interested in either Jerusalem or Heaven.
So the dream takes place on Earth, but I have the intuition that there’s something more – another world. This other world, which we seem to be close to (geographically, since we are in Israel, but perhaps also temporally, as the end times draw near), allows the passage of ghosts, deserters, visitors – in the form of my deceased grandfather, but also strangely, Ralf. It’s true that if time is merely an illusion of consciousness, then even as we live our lives, we are all already in Eternity – either that of Heaven or that of Hell.
"My mother is amused by the fact that the place makes my father anxious. He whispers to me about the towers – there are several buildings, almost palaces, quite tall, with towers and turrets – which frighten him, but I don’t understand why."
Towers have always represented power, strength, and therefore violence (the medieval architecture in the dream further emphasizes this analogy), but also human hubris (the myth of the Tower of Babel). My mother apparently symbolizes (whereas in real life she too is rather averse to power) a kind of conformist spirit that accepts the world as it is, without questioning anything, or finds amusement in fears or concerns she doesn’t understand. My father, on the other hand, is afraid of these towers; I don’t remember exactly what he told me about them, but we can assume he sensed or understood the Evil they represented.